« C’est de l’islamophobie, tout simplement. » Aïe ! La tension est encore montée d’un cran, ce mardi à Montrouge (92), entre le maire UDI de la ville Jean-Loup Metton et les représentants de la mosquée locale. « Discrimination », « abus de pouvoir », « mauvaise foi » : joint par StreetPress, Amine Brahmi, le trésorier de l’association qui gère le lieu de culte, s’en prend durement à l’équipe municipale. En cause, un arrêté municipal pris par le maire le 1er février 2013 et qui interdit « l’ouverture au public » de la mosquée de Montrouge. De quoi faire bondir la galaxie des militants anti-islamophobie.
Mais si les représentants de la mosquée, et dans leur sillage toute la muslimosphère, crient à l’injustice, la décision du maire de fermer la mosquée semble parfaitement légale. D’autant plus que la petite mosquée de Montrouge doit aussi faire face à l’hostilité de ses voisins qui n’ont jamais donné l’autorisation pour l’ouverture d’un lieu public dans leur copropriété. Une accumulation de « galères » pour l’association Fraternité Montrouge qui gère la salle de prière et qui « ne pensait pas que ce serait si compliqué d’ouvrir une mosquée. »
Mais si les représentants de la mosquée, et dans leur sillage toute la muslimosphère, crient à l’injustice, la décision du maire de fermer la mosquée semble parfaitement légale. D’autant plus que la petite mosquée de Montrouge doit aussi faire face à l’hostilité de ses voisins qui n’ont jamais donné l’autorisation pour l’ouverture d’un lieu public dans leur copropriété. Une accumulation de « galères » pour l’association Fraternité Montrouge qui gère la salle de prière et qui « ne pensait pas que ce serait si compliqué d’ouvrir une mosquée. »
MOBILISATION C’est une toute petite maison blanche, située au 11 rue Auber, entre un terrain vague et un immeuble d’habitation. Un ancien garage de 57 m², répartis sur deux étages, et qui donne dans une rue résidentielle très tranquille. Tous les vendredis depuis 2005, les musulmans pratiquants de Montrouge s’y réunissent pour venir prier. Mais depuis le 1er février 2013, un arrêté municipal leur en interdit l’accès. « De la discrimination », pour Jamel Doghri, un des représentants de la mosquée qui s’offusque : « ils ne veulent pas de notre présence à Montrouge. »
Sur Internet la mobilisation s’organise . Alors que presque tous les sites d’info musulmans reprennent l’information, une manifestation sera organisée ce samedi sous le slogan « Touche pas à mosquée. » Les représentants de la mosquée préparent même une plainte au tribunal pour « abus de pouvoir » contre le maire de la ville. Joint par StreetPress,Nabil Ennasri, président du Collectif des Musulmans de France qui apporte son « conseil » aux organisateurs, de fulminer :
« On est dans un déni complet de la part d’un élu d’autoriser les musulmans à pratiquer leur culte ! »
PÊCHÉ ORIGINEL Problème, pour les défenseurs de la mosquée : le lieu de culte est en partie effectivement hors-la-loi. Acheté à « un ami » en 2005 par l’association Fraternité Montrouge, le bâtiment était jusqu’ici un garage. Or pour transformer un local commercial en un lieu de culte et légaliser les activités qui vont avec, il faut l’accord des autres copropriétaires de la résidence. Ce que n’ont jamais eu les nouveaux propriétaires malgré des tentatives répétées.
Un coup dur pour les nouveaux propriétaires du garage qui n’avaient jamais imaginé au moment de l’achat que les copropriétaires pourraient bloquer leur projet de mosquée. « On a acheté ! On a mis 200.000 euros et on ne peut pas faire ce que l’on veut ! Ça fait mal au cœur ! » s’émeut Amine Brahmi, représentant du lieu de culte. Âgé de 33 ans, il n’était pas là en 2005 au moment de la transaction. Il regrette que l’achat du bâtiment ait été fait à l’époque par des « anciens » qui n’avaient pas saisi « toute la complexité du dossier pour ouvrir une mosquée. » Comme M.Doghri, fondateur du lieu de culte et boucher de son état, qui a l’impression de se faire « pigeonner » par la décision du maire :
« On a quand même mis plus de 10.000 euros dans des travaux d’embellissement ! »
Sur Internet la mobilisation s’organise . Alors que presque tous les sites d’info musulmans reprennent l’information, une manifestation sera organisée ce samedi sous le slogan « Touche pas à mosquée. » Les représentants de la mosquée préparent même une plainte au tribunal pour « abus de pouvoir » contre le maire de la ville. Joint par StreetPress,Nabil Ennasri, président du Collectif des Musulmans de France qui apporte son « conseil » aux organisateurs, de fulminer :
« On est dans un déni complet de la part d’un élu d’autoriser les musulmans à pratiquer leur culte ! »
PÊCHÉ ORIGINEL Problème, pour les défenseurs de la mosquée : le lieu de culte est en partie effectivement hors-la-loi. Acheté à « un ami » en 2005 par l’association Fraternité Montrouge, le bâtiment était jusqu’ici un garage. Or pour transformer un local commercial en un lieu de culte et légaliser les activités qui vont avec, il faut l’accord des autres copropriétaires de la résidence. Ce que n’ont jamais eu les nouveaux propriétaires malgré des tentatives répétées.
Un coup dur pour les nouveaux propriétaires du garage qui n’avaient jamais imaginé au moment de l’achat que les copropriétaires pourraient bloquer leur projet de mosquée. « On a acheté ! On a mis 200.000 euros et on ne peut pas faire ce que l’on veut ! Ça fait mal au cœur ! » s’émeut Amine Brahmi, représentant du lieu de culte. Âgé de 33 ans, il n’était pas là en 2005 au moment de la transaction. Il regrette que l’achat du bâtiment ait été fait à l’époque par des « anciens » qui n’avaient pas saisi « toute la complexité du dossier pour ouvrir une mosquée. » Comme M.Doghri, fondateur du lieu de culte et boucher de son état, qui a l’impression de se faire « pigeonner » par la décision du maire :
« On a quand même mis plus de 10.000 euros dans des travaux d’embellissement ! »
GUERRE DES VOISINS C’est sur ce péché originel que surfe M. Metton, le maire de la ville, quand StreetPress lui demande pourquoi il a interdit la fréquentation de la mosquée :
« Pour régulariser leur situation, il leur faut dans leur dossier l’autorisation de la copropriété qu’ils n’ont jamais obtenu. »
Une autorisation que les religieux ne sont pas prêts d’avoir puisque dans la résidence, les propriétaires de la mosquée sont désormais à couteaux tirés avec leurs copropriétaires. Ces derniers leur auraient interdit l’accès à la cour intérieure et aux boites aux lettres tandis qu’en représailles l’association refuse de payer les charges de l’immeuble. Un voisin rencontré sur le palier de sa porte s’en prend, lui, à ces fidèles qui font trop de bruit « presque tous les soirs » avant d’invoquer « des prière de rue sur le trottoir ». Ambiance…
FLOU JURIDIQUE La mosquée de Montrouge va-t-elle pour autant être fermée ? Vraisemblablement non, car bien qu’elle soit en partie hors-la-loi, rien n’est venu entraver son bon fonctionnement depuis son ouverture en 2005. En 2007 déjà, le maire avait fait passer un arrêté municipal demandant sa fermeture, mais qui n’avait jamais été exécuté par le préfet des Hauts-de-Seine. Puis c’est un procès pour travaux sans permis de construire, ouverture d’un lieu public sans déclaration et non-respect des normes de sécurité, qu’a intenté le maire en 2008. Des délits pour lesquels a été condamnée la mosquée tout en étant … « dispensée de peine ».
En fait, la mosquée navigue dans une situation juridique paradoxale puisqu’elle est bien reconnue hors-la-loi sans pour autant avoir de comptes à rendre. Jointe par StreetPress, la préfecture des Hauts-de-Seine revient sur la décision de ne pas avoir appliqué le premier arrêté municipal du maire qui demandait la fermeture de la mosquée en 2007 :
« C’était un autre préfet à l’époque. Mais dans ce genre de cas, la préfecture examine la situation et prend une décision qui va dans le sens de la conciliation. »
« Pour régulariser leur situation, il leur faut dans leur dossier l’autorisation de la copropriété qu’ils n’ont jamais obtenu. »
Une autorisation que les religieux ne sont pas prêts d’avoir puisque dans la résidence, les propriétaires de la mosquée sont désormais à couteaux tirés avec leurs copropriétaires. Ces derniers leur auraient interdit l’accès à la cour intérieure et aux boites aux lettres tandis qu’en représailles l’association refuse de payer les charges de l’immeuble. Un voisin rencontré sur le palier de sa porte s’en prend, lui, à ces fidèles qui font trop de bruit « presque tous les soirs » avant d’invoquer « des prière de rue sur le trottoir ». Ambiance…
FLOU JURIDIQUE La mosquée de Montrouge va-t-elle pour autant être fermée ? Vraisemblablement non, car bien qu’elle soit en partie hors-la-loi, rien n’est venu entraver son bon fonctionnement depuis son ouverture en 2005. En 2007 déjà, le maire avait fait passer un arrêté municipal demandant sa fermeture, mais qui n’avait jamais été exécuté par le préfet des Hauts-de-Seine. Puis c’est un procès pour travaux sans permis de construire, ouverture d’un lieu public sans déclaration et non-respect des normes de sécurité, qu’a intenté le maire en 2008. Des délits pour lesquels a été condamnée la mosquée tout en étant … « dispensée de peine ».
En fait, la mosquée navigue dans une situation juridique paradoxale puisqu’elle est bien reconnue hors-la-loi sans pour autant avoir de comptes à rendre. Jointe par StreetPress, la préfecture des Hauts-de-Seine revient sur la décision de ne pas avoir appliqué le premier arrêté municipal du maire qui demandait la fermeture de la mosquée en 2007 :
« C’était un autre préfet à l’époque. Mais dans ce genre de cas, la préfecture examine la situation et prend une décision qui va dans le sens de la conciliation. »
INTENTIONS Reste à savoir pourquoi le maire de la ville M. Metton sonne la charge une nouvelle fois contre la mosquée alors que ses attaques n’ont jamais abouti. Pour Nabil Ennasri, du collectif des Musulmans de France qui se mobilise pour la mosquée, cela serait tout simplement de « l’islamophobie » :
« On a un maire qui utilise tous les artifices juridiques, qui traîne des pieds, pour que les musulmans n’aient pas la possibilité d’exercer les droits. »
« On a un maire qui utilise tous les artifices juridiques, qui traîne des pieds, pour que les musulmans n’aient pas la possibilité d’exercer les droits. »
Du côté de l’opposition municipale, on met en avant le calendrier électoral. Catherine Robineau, conseillère municipale PCF à Montrouge de rappeler que les municipales auront lieu dans moins d’un an et que Jean-Loup Metton est candidat à sa propre succession à Montrouge, une ville historiquement de droite.
« Il profite du sentiment de peur de l’Islam et veut bien se faire voir de l’électorat UMP. »
Joint par StreetPress, Jean-Loup Metton explique lui agir par « mesure de sécurité » et pour que la municipalité ne soit pas reconnue comme responsable en cas de drame :
« Au moment du drame de Stains en mars 2012, où une fillette avait perdu la vie dans l’effondrement d’une église évangéliste, je me suis dit que ça pouvait potentiellement arriver chez nous. Alors j’ai saisi la commission de sécurité pour qu’elle évalue la situation dans la mosquée. Et ses résultats sont formels, la mosquée ne peut accueillir que 19 personnes et l’huissier a constaté qu’ils étaient plus de 150. »
De la « mauvaise foi » pour Amine Brahmi qui rappelle que la commission sécurité a inspecté la mosquée le jour de L’Aïd el-Kebir, moment où elle est le plus fréquentée. Une commission de sécurité d’ailleurs présidée par… le maire de la ville Jean-Loup Metton, explique à StreetPress le service urbanisme de Montrouge.
0 Response to "La mosquée de Montrouge est effectivement hors la loi."
Enregistrer un commentaire