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La commune du Bourget sombre dans le racisme.

Marine, je t’ouvre mon cœur car je ne suis pas certaine d’être encore en mesure de le faire au 1er mai 2014, tant la vie devient impossible en ma commune du Bourget.
J’aimerais, sans prétention aucune, rester dans ton souvenir et dans celui de notre peuple, comme une petite clochette porteuse d’espoir certes, mais surtout d’une volonté sans faille de résister à toutes menaces, pour une nation que je chéris au plus profond de mon âme : la France.

Nous nous sommes entrevues quelques minutes, un éclair dans mes ténèbres qui, aujourd’hui encore, guide chacun de mes pas au travers d’une ville marécageuse infestée de crocodiles et de serpents. J’ai mal de me sentir impuissante à enrayer cette évolution qui consiste à chasser une population pour en installer impérialement une autre.
Mon cœur saigne quand des anciens combattants viennent se confier dans mon échoppe et me dire tout ce qu’ils subissent afin de les pousser à mettre en vente leurs pavillons. Dans leur rue, ils sont les deux derniers propriétaires blancs, chrétiens, décorés de la Croix de guerre. Je ne te donne que les exemples les plus soft : excréments dans leurs boîtes aux lettres, jets de pierres, de canettes dans les vitres en pleine nuit, saccage de leurs jardins, tags sur les murs fraîchement repeints….






Leurs yeux sont embués de larmes, ils éprouvent une honte profonde, celle de ne plus avoir vingt ans pour en découdre et résister encore à mes côtés ! Me laisser ici, au milieu de nulle part, comme ils disent, est pour eux un véritable déchirement, car nous savons que malheureusement, nous ne nous reverrons pas. Je demeure aux avant-postes, non par sacrifice, non par renoncement à une vie plus sereine, mais par amour de ce temps d’avant ne demandant qu’à renaître et qui nous va si bien au teint, à nous les filles de la patrie.
J’ai pris le temps d’écouter ton discours depuis la librairie où je suis emprisonnée ; j’ai entendu la lumière de ton cœur et ressenti le besoin de m’asseoir, là, juste à côté de toi, pour quelques instants encore.
Nul ne sait la profonde solitude dans laquelle je me trouve, et toi encore moins ; ceci n’est point de votre faute à tous, puisque je n’en parle jamais.
Pourtant, à l’heure où certains se retrouvent, se regroupent ou se rencontrent, je me souviens de ma vie d’avant : celle d’une femme, d’une mère libre, heureuse, emplie par la vie et son métier. Je suis en deuil de moi-même, comme toutes les victimes qui, un jour, regrettent d’avoir survécu.
Si je tente d’exprimer ce manque, l’on me rétorque « que l’on ne peut pas pleurer tout le temps et qu’il faut aussi savoir rire, déconner, que cela fait du bien… » Je referme alors bien vite ma coquille afin de me protéger de la suite, tant je la connais par cœur. La société ignore juste que le viol collectif, plus tout le reste, a détruit tout un pan de mon âme, de mon être et que le dérisoire, l’insouciance qui vont si bien à une femme, ont déserté ce corps que je traîne désormais comme un boulet.
Point de mari, point d’ami(e)s, point de confident(e)s, plus mon animal de compagnie emporté par leur haine, point de regard compréhensif ou de main tendue, point de caresses, point de bras où s’épancher, point d’écoute, point de tolérance ; juste des coups, des insultes, des menaces, des critiques, des jugements et parfois une nuée de pigeons heureux de me voir parce que j’écrase du pain pour eux… mais pour combien de temps encore ?
Marine, garde ma clochette au creux de tes mains, protège-la, moi, je retourne au combat.
Marie-Neige Sardin, le 3 mai 2013

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