A TRAPPES DANS UNE VIDÉO, ELLE AVOUE "ON PEUT ATTAQUER UN CHRÉTIEN"

À peine éteignait-on les cendres encore vivaces des terribles émeutes qui ont secoué la ville de Trappes que de nouveaux scandales agitaient les réseaux sociaux.

Une vidéo faisait grand bruit : le témoignage de Vivianne, la mère de Cassandra (la jeune fille en niqab contrôlée par la police), qui débute à 2’54 » et atteint son point d’orgue à 3’10 ».

Parlant des jeunes ayant provoqué l’émeute, elle se justifie en ces termes : « Nous, on est innocents, on savait pas qu’ils allaient faire ça ! Vous savez, entre frères, entre musulmans, ça se passe pas comme ça normalement. On peut attaquer une autre personne, on peut attaquer un chrétien, mais on peut pas attaquer un frère musulman. »

Sur bien des sites pourtant, Boulevard Voltaire y compris, journalistes ou commentateurs s’attachaient à évoquer, et à juste titre, le témoignage de Cassandra, quelque peu divergent des sources officielles.

La précipitation est en effet souvent la mère des jugements les plus erronés. Le plausible n’est pas toujours vérité et il se peut que le coupable ne soit pas celui que tous ont déjà – trop vite – désigné du doigt. Mais comment expliquer à ceux qui ne veulent pas garder leur flegme qu’il faudrait accorder du crédit à la version de Cassandra lorsque telle vidéo nous tombe sur la tête ?

Si la précaution s’impose lorsque l’on n’en sait pas assez, le silence est coupable lorsque l’on en sait suffisamment : nul besoin désormais de connaître le fautif et l’innocent lorsque cet élément nous apporte un éclairage plus vaste encore sur ce qui se déroule dans un pays entier. C’est le pire qui se profile dans notre horizon déjà sinistré et personne ne fait rien.

Où est Manuel Valls, si prompt à jouer le petit général à chaque fait divers, taxant à tout va les drames d’« inadmissibles » tout en les laissant se reproduire par portées entières ? Où est Christiane Taubira, mère indulgente au regard bienveillant, qui fait gaffe à ses petits, les homosexuels et les descendants d’esclaves, les défend comme une tigresse mais abandonne les autres dans la cruelle nature ? Où est François Hollande, censé diriger tout ce beau monde ?

Si un enfant sans parents se nomme un orphelin, un homme sans dirigeants est-il un citoyen ? Nous sommes laissés pour compte par ceux qui devraient nous protéger et nous continuons de respecter avec une application dévote un contrat ravagé par des coups de canifs. Nous ne manquons pourtant pas d’armes : impôts, lois, devoirs. Est-ce l’imagination ou le courage qui nous empêche encore d’en faire usage ?

 BVOLTAIRE