LE CAIRE (Reuters) – Le président Mohamed Morsi et de hauts responsables des Frères musulmans se sont vus interdire tout déplacement hors d’Egypte alors que l’armée a pris position dans plusieurs endroits stratégiques du Caire à l’expiration de son ultimatum pour sortir de la crise politique qui secoue le pays.
Un conseiller de Mohamed Morsi pour les questions de sécurité a estimé que les militaires étaient en train de mener un coup d’Etat.
L’armée qui a longtemps joué un rôle très influent dans la politique égyptienne avait donné au pouvoir jusqu’à mercredi 17h00 pour tenter de trouver une solution à la crise politique.
A l’expiration de ce délai, une liste de 40 noms a été remise aux services de sécurité des aéroports dont ceux de Khaïrat al Chater et d’Essam el Erian, membres de la direction de la confrérie.
Le président Morsi se trouvait, lui, dans une caserne de la Garde républicaine sans que l’on sache s’il était détenu ou restait libre de ses mouvements.
Mais selon des témoins, les soldats ont commencé à dresser des barrières et à installer des fils de fer barbelés autour de la caserne.
Des blindés et des véhicules de transport de troupes ont par ailleurs été déployés autour du site où se tient le principal rassemblement des partisans du chef de l’Etat pour les empêcher de marcher sur le palais présidentiel.
Dans un communiqué, les militaires affirment ne pas avoir l’intention de s’en prendre aux manifestants et expliquent que leur but est seulement de sécuriser la zone.
« L’armée égyptienne appartient à tous les Egyptiens », poursuit le communiqué.
APPEL À LA RÉSISTANCE
Un journaliste de Reuters a vu des soldats prendre position aux abords de la mosquée Babaa Adaoueya où plusieurs dizaines de milliers de militants des Frères musulmans se sont rassemblés pour demander le respect de l’ordre constitutionnel.
Plus tôt dans l’après-midi, des blindés ont défilé près du palais présidentiel et d’autres ont pris position devant le siège de la télévision nationale sur les bords du Nil.
Des soldats patrouillaient dans les couloirs de l’établissement et tous les personnels jugés non indispensables ont été renvoyés chez eux.
Un conseiller en communication de Mohamed Morsi a reconnu qu’il n’était pas en mesure de préciser si le président était libre de quitter la caserne dans laquelle il se trouvait.
Dans un message adressé à ses partisans, le chef de l’Etat appelle à résister pacifiquement « au coup d’Etat militaire » et à ne pas avoir recours à la violence contre les soldats.
Pour l’instant, l’armée n’a pas commenté les initiatives qu’elle a prises depuis l’expiration de son ultimatum.
Les chefs militaires avaient simplement expliqué qu’ils entendaient rétablir l’ordre après plusieurs journées de manifestations monstres contre Mohamed Morsi.
Dans un communiqué juste avant l’expiration de l’ultimatum, Mohamed Morsi avait admis que la formation d’un gouvernement de consensus pourrait faire partie d’un plan général de sortie de crise.
Le département d’Etat américain a fait part de sa « profonde inquiétude » face aux événements qui se déroulent en Egypte, sans pouvoir préciser si un coup d’Etat était en train de se produire.
Amr Dalsh et Asma Alshari; Jean-Philippe Lefief et Pierre Sérisier pour le service français
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