Encore une tragédie, encore un naufrage, encore quelques dizaines de victimes, quelques jours après le drame de Lampedusa, dont des navires garde-côtes et des pêcheurs locaux, devenus fossoyeurs de la mer, repêchent les cadavres dans les eaux si bleues, si sombres, de la Méditerranée ! Comment, à moins d’être dépourvu de tout sentiment humain, ne pas ressentir tristesse et compassion pour ces malheureux qui, fuyant la misère, sont allés au-devant de la mort ?
Ils sont ainsi des dizaines, ou plutôt des centaines de milliers qui, chaque année, se saignent aux quatre veines pour embarquer à bord de barques de fortune qui font celle de passeurs sans scrupules. Quelques-uns périssent en chemin, mais le plus grand nombre, au péril de leur vie, viennent grossir les rangs de ces communautés immigrées qui s’insinuent par toutes les brèches de notre vieille Europe, de l’Europe aux anciens parapets derrière lesquels ils espèrent trouver la prospérité et la sécurité dont ils rêvent. Ainsi en alla-t-il en son temps de l’Empire romain. C’est le plus souvent sur l’invitation, avec l’autorisation ou du moins sans rencontrer d’opposition de la puissance publique que les tribus barbares, poussées par la faim, incapables de subvenir à leurs besoins sur leur terre natale, furent admises à franchir le limes et à s’établir à l’intérieur des frontières d’un Empire en voie de dépeuplement dont ils renouvelèrent la population et précipitèrent la décadence.
Ce grand remplacement, comparable à celui que redoute et que dénonce inlassablement Renaud Camus, se fit sans recours à la violence et aux armes. Même lorsqu’il prit des formes pacifiques, il n’en constituait pas moins une invasion qui annonçait et explique en partie la chute de Rome.
On apprenait hier que le groupe chinois Dongfeng, partenaire en Asie de PSA, allait prendre une participation significative dans le capital de la firme créée à Sochaux, au temps où l’Europe dominait le monde, par la famille Peugeot, qui devrait perdre dans cette opération la minorité de blocage qu’elle conservait encore. Ainsi la Chine étend-elle encore son empire (du Milieu) sur notre Vieux Continent à bout de souffle et de ressources. Au siècle dernier, c’est l’Occident qui, par le biais de traités inégaux, imposait au pays des Han sa suprématie économique et politique. Nous vivons une inversion de la courbe de l’Histoire. Pour ce faire sans que jusqu’à présent aient été tirés un coup de feu ou un coup de canon, et sous le nom de « mondialisation », il s’agit ni plus ni moins de ce qu’en d’autres temps nous appelions colonisation, et cette invasion que nous ne savons comment repousser et cette colonisation à laquelle nous sommes invités à nous soumettre dessinent en creux le visage de notre déclin.
0 Response to "INVASION COLONISATION EUROPE"
Enregistrer un commentaire