En plein congrès des buralistes, à Paris, l'affaire tombe mal. Europe1.fr révèle que plusieurs milliers de débits de tabac touchent des commissions illégales de la part de fabricants de cigarettes. Le tout en contrepartie d'une publicité tout aussi illégale.
Sur la question des espaces publicitaires, la loi est précise. Chez les vendeurs de tabac, elle doit tenir sur des affichettes de 60 par 80 centimètres et n'être visible qu'à l'intérieur des établissements. Mais la règle est loin d'être respectée lorsque les fabricants font pression sur les buralistes.
Les cadeaux ne doivent pas dépasser la centaine d'euros
Un commercial en activité depuis près de vingt ans chez un grand fabricant a accepté de livrer son témoignage au site d'information. Il confirme que “le problème se pose sur la notion d’affichette, entre une affichette et un écran, il n’y a qu’une question d’interprétation et chacun voit midi à sa porte”.
Ecrans publicitaires, ramasse-monnaie, dalles au sol, tous les espaces ou objets sont bons pour promouvoir les produits d'un fabricant contre une somme d'argent. Sur ce point, la loi Evin est encore très claire : les buralistes peuvent recevoir des cadeaux mais iceux-ci ne doivent pas dépasser une centaines d'euros chaque année. Ce qui est loin d'être le cas en réalité. Le site de la radio avance que la moitié des 27 000 buralistes de France participe à ce système. Les 5 000 plus gros touchent même plusieurs milliers d'euros.
Lycéens et étudiants, cibles prioritaires
Et si ces sommes ne sont inscrites nulle part, elles sont créditées sur des cartes bancaires spéciales détenues uniquement par les buralistes. “C’est comme ça, c’est établi, tout le monde le sait, tout le monde en parle. Ça fonctionne comme ça depuis des années et des années”, insiste le commercial au micro d’Europe1.
Autre point noir de l'affaire : le public visé. Les fabricants connaissent avec précision le nombre de paquets vendus chaque année par les buralistes. De ces statistiques découle un classement des débits qui peut varier fortement s'il se situe près d'un lieu fréquenté par des jeunes. “Si le débit est 5.000è mais qu’il est placé à côté d’une université, il va être traité comme s’il était dans les 50 premiers, décrypte le commercial. Une place qui peut assurer des sommes allant de 6 000 à 7 000 euros par an''.
Encore plus intrigant, le rôle des douanes. Au courant des arrangements illégaux, elles ferment les yeux pour garder la paix sociale, explique le site d'information. Sur un marché où il n'y a pas de concurrence des prix entre les fabricants, elles laissent le système perdurer.
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